Plus de 7 millions d’adolescents sont impliqués dans des groupes destructeurs sur les réseaux sociaux, ce chiffre ne cessant de croitre par 2 millions de personnes par an. Ces données ont été partages par le président d’InfoWatch, cofondateur de l’AO Kribrum Natalya Kasperskaya lors du forum Hygiène numérique. Jeunesse sur le web qui a eu lieu le 28 mars 2019 à Moscou.
En mars 2018, lors d’une réunion avec des femmes entrepreneurs, le président russe Vladimir Poutine a demandé d’intensifier les actions des structures gouvernementales, des entreprises et de la communauté afin de lutter contre l’effet néfaste des réseaux sociaux.
Cependant, les experts affirment qu’il est assez difficile de lutter contre les groupes destructeurs puisqu’ils mutent constamment. En outre, les réseaux sociaux ne sont pas responsables de leurs activités et Roskomnadzor ne peut bloquer que l’ensemble du réseau social, ce qui est difficile à faire.
Le cofondateur et président de Kribrum Igor Ashmanov s’est plaint de ce que les plateformes Internet s’opposent par tous les moyens à toute réglementation, « car ils estiment que, par la suite, cet écrou commencera à se resserrer ». En particulier, il a raconté qu’il y a 10 ans, il avait dû « aplatir » l’un des principaux moteurs de recherche pour la distribution de pornographie enfantine.
« Ils ont résisté. Ils ont une entreprise et ne veulent pas donner de raison d’introduire la responsabilité pour le contenu. Malheureusement, c’est cela la réalité objective », a-t-il déclaré.
À son tour, le président de la Fondation pour la protection des valeurs nationales, président de la Commission de la Chambre commune de la Fédération de Russie pour le développement de la société d’information, des médias et des communications de masse Alexander Malkevitch a souligné que les réseaux sociaux « veulent être riches et bons ».
« Pour eux, c’est l’État qui est mauvais. Parce que si un présumé Ivan Ivanov a fait une mauvaise publication, c’est lui que l’État punira, car le site ne veut pas supprimer cette publication. En Europe, ils le suppriment, mais chez nous, on peut écrire ce que bon nous semble », s’indigne-t-il.
Aleksandr Malkevitch est convaincu que les réseaux sociaux devraient introduire eux-mêmes la modération. En outre, il a attiré l’attention à la nécessité d’utiliser l’expérience internationale dans la lutte contre les contenus dangereux sur Internet.
Des lois visant à protéger les enfants et les mineurs des informations nocives sur Internet ont fait leur apparition aux États-Unis il y a près de 20 ans, a déclaré Malkevitch. À ce jour, les lois pareilles existent dans de nombreux pays du monde. Certains parmi eux font partie du top-15 des lois protégeant les enfants et les mineurs des informations nocives sur Internet publié sur le site Web de la Fondation.
«Lorsque quelqu’un parle du resserrement des écrous en Russie j’ai toujours envie d’attirer attention sur les pratiques similaires en Europe et dans d’autres pays. Les États-Unis continuent d’introduire de nouvelles lois, y compris au niveau des États », a-t-il souligné en accentuant la rigidité de ces lois.
Ainsi, selon Malkevitch, en Allemagne, par exemple, la loi prévoit une amende remontant jusqu’à 50 millions d’euros si le réseau social ne « nettoie pas » le contenu extrémiste illégal.
Le représentant de Molodezhki ONF Artem Kuritsyn a indiqué que pour créer un contenu positif sur Internet, dont la nécessité était largement discutée depuis longtemps, l’organisation tente de se concentrer sur ce qui se passe dans la vie réelle. Par exemple, un événement lié au football pour intéresser les jeunes qui ont trop de temps libre et qui le passe sur Internet.
« Dans certaines régions, nous avons vu des gars en bottes en feutre jouer au football. C’est-à-dire que ceux qui cherchent à se réaliser sont souvent soumis à une influence destructrice. La finale s’est déroulée à Sotchi. Deux ont gagné : une de la Kamchatka et l’autre du village de Karachay-Cherkessia. Il y a 1 200 personnes dans ce village », a dit Malkevitch.
L’activiste est convaincu que grâce à cette action, il a pu distraire les gars de la « rue », leur donnant ainsi ce moment de compétition qu’ils manquent souvent dans leurs vies.
« Et il est nécessaire, ce moment. Sans ça, la vie sera ennuyeuse. Les jeunes commencent à le chercher », a-t-il ajouté.
À son avis, la susceptibilité à être influencé par le contenu destructeur est liée justement à l’absence de ce moment compétitif chez les enfants. En même temps, Artem Kuritsyn a souligné qu’il était difficile de créer un contenu positif.
Alexandr Smirnov, secrétaire responsable du conseil consultatif scientifique auprès du Centre antiterroriste des États-membres de la CEI a souligné qu’il était nécessaire de veiller à la sécurité des enfants, y compris les protéger du contenu distribué par des organisations terroristes qui se servent activement d’Internet. À son avis, l’intensification de la communication et les efforts communs d’organisations publiques et gouvernementales, de médias, de bloggeurs peuvent faciliter la tâche.